VERS LA RECONNAISSANCE

Dès le début de l’histoire commune du couple sport/handicap, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la visibilité et la reconnaissance de la pratique sportive des personnes en situation de handicap sont questionnées.

En près de 80 ans, de la recherche menée par la médecine au regard médiatique porté sur le handicap, en passant par les avancées technologiques, le mouvement handisport s’installe progressivement dans le paysage sportif ordinaire et prend place au cœur des plus grandes compétitions comme de la pratique amateure.

Comme les autres

L’engagement et la détermination d’Yves Nayme lui ont permis de créer un réseau international de connaissances, d’amitiés et de soutiens politiques et financiers sur lesquels il s’est appuyé pour promouvoir son action en faveur des sportifs handicapés de haut niveau. Pionnier du mouvement, il fait preuve d’innovations et d’inventivité afin permettre à chaque sportif d’accéder à une reconnaissance équivalente à celle de tout autre sportif.

Extrait du programme des Championnats du monde handisport, pages « Des sponsors à la hauteur » et « Saint-Etienne, un cœur grand comme ça ! », juillet 1990, 100 S 4

Des soutiens publics ?

La recherche d’aide financière auprès de l’État, par l’intermédiaire du ministère des sports, préoccupe Yves Nayme qui ne parvient pourtant pas à convaincre totalement. A l’échelon local, le département et surtout la ville de Saint-Étienne s’engagent de façon plus franche, tant financièrement que par la mise à disposition d’équipements et de moyens techniques.

Ces correspondances illustrent les tractations entre ministères afin d’obtenir des aides financières. Il apparaît que sans exprimer un refus total, l’État limite ses contributions, et ce, malgré l’intercession d’une personnalité comme Michel Durafour qui incarne la vie politique stéphanoise tout en occupant des fonctions ministérielles de premier ordre.

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Yves Nayme multiplie les contacts auprès de la ville de Saint-Étienne afin d’obtenir son aide financière mais aussi technique dans l’organisation des jeux mondiaux de 1970. Les élus locaux affirment leurs soutiens et s’investissent à titre personnel dans la réussite des jeux en 1970, 1975 ou des championnats du monde en 1990.

Courrier de Michel Durafour, député-maire de Saint-Étienne à Yves Nayme, 1er décembre 1969, 6037 W 100

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Extrait de l’édito de François Dubanchet, maire de Saint-Etienne dans le programme des championnats du monde handisport, juillet 1990
Extrait de l’édito de François Dubanchet, maire de Saint-Étienne dans le programme des championnats du monde handisport, juillet 1990, 100 S 4
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Dans un mouvement inverse, les événements qui se déroulent sur le territoire donnent à la ville une visibilité et un rayonnement national et international. Plusieurs documents et témoignages de la communauté handisportive expriment cette image positive attribuée à la ville.

Courrier d’Yves Nayme adressé à Michel Durafour, maire de Saint-Étienne, 26 août 1970, 6037 W 100

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Discours de bienvenue de Michel Durafour, maire de Saint-Etienne, à l’ouverture des jeux mondiaux, 1970
Discours de bienvenue de Michel Durafour, maire de Saint-Étienne, à l’ouverture des jeux mondiaux, 1970, 6037 W 100
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« Saint-Etienne sacrée ville la plus handisportive de France », article paru dans La Tribune-Le Progrès, 10 juillet 2004, collection particulière
« Saint-Étienne sacrée ville la plus handisportive de France », article paru dans La Tribune-Le Progrès, 10 juillet 2004, collection particulière
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Extrait du programme des Rencontres internationales de Saint-Etienne, mai 1977
Extrait du programme des Rencontres internationales de Saint-Étienne, mai 1977, 100 S 7
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La dynamique du handisport à Saint-Étienne

Avec Jean-François Chossy, Yann Bourdier, Pierre Bayard et Sébastien Lioud, réalisation : Les 87 Revanchards

Extrait du film Vivre plus fort, film de Jean-Claude Parayre,1990, Cinémathèque de Saint-Étienne, RT 1447

Sponsors, mécènes et entreprises au rendez-vous des jeux

Les clubs services, en premier lieu, mais aussi les entreprises, au-delà de celles qui ont un intérêt pour la cause du handicap ou du sport, s’engagent auprès de ces événements. Le sport pour personnes handicapées et sa promotion devient un enjeu financier. Là encore, l’ancrage local est fort et l’on retrouve dans les encarts publicitaires de la revue de la FFOHP des entreprises stéphanoises historiques comme le groupe Casino. L’enjeu reste aujourd’hui de taille, et les responsables sportifs actuels soulignent le lien fort entre médiatisation et soutien financier des entreprises.

L’implication du Rotary club dans l’organisation des jeux de Courchevel est très forte. Il en assure une grande part du financement. Ce soutien sera renouvelé à plusieurs reprises et les liens étroits avec les clubs services sont pleinement revendiqués par Yves Nayme. Plusieurs anciens gouverneurs du Rotary figurent par exemple au comité d’honneur de la FFOHP.

Extrait du discours du Rotary international à l’ouverture des jeux d’hiver de Courchevel, mars 1972, 100 S 4

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Les entreprises jouent à leur tour un rôle dans le financement des jeux, notamment par les insertions publicitaires qu’elles paient pour figurer dans les programmes ou la revue de la FFOHP. Lors des championnats de 1990, un système plus abouti de sponsoring est mis en place afin d’accroître les sources de financement.

Quatrième de couverture de la revue de la FFOHP, 1973. Cette page est composée d’un article intitulé « J’ai vu à Courchevel » et qui revient sur le film qui a été réalisé lors des jeux d’hiver à Courchevel. L’insertion publicitaire pour un cognac est sans lien avec l’objet de la FFOHP.
Quatrième de couverture de la revue de la FFOHP, 1973, 100 S 17
Extrait du programme des Championnats du monde handisport, juillet 1990
Extrait du programme des Championnats du monde handisport, juillet 1990, 100 S 4

Extraits du programme des Jeux européens, 1966, 100 S 4

Du côté du sport

Les premières années de l’essor de la pratique physique pour handicapés sont marquées par le lien très fort avec le milieu médical dans un souci initial de rééducation par le sport. Cependant, avec la création en 1977 de la FFH qui acte la formation du mot-valise « handisport » composé de handicap et de sport, le choix de se rapprocher des instances sportives institutionnelles s’affirme. Il s’agit de promouvoir et organiser la pratique sportive à destination des personnes en situation de handicap physique ou sensoriel, y compris dans une logique de compétition. En 1983, Fédération française de sport adapté, en prenant la suite de la Fédération française d’éducation par le sport pour les personnes handicapées mentales va s’affirmer aux côtés de la FFH pour faire vivre et développer en France les activités physiques et sportives pour les personnes en situation de handicap. Désormais soumis aux enjeux du sport de haut niveau, le milieu voit apparaître les tricheries relatives au détournement des catégories ou encore le dopage, notamment technologique avec le perfectionnement des prothèses pour la pratique sportive.

Yves Nayme a consacré son énergie à l’organisation d’événements pour handicapés physiques et la création de la FFH s’inscrit dans cette ligne. La Fédération française de sport adapté organise quant à elle la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap mental ou psychique.

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Yves Nayme affirme très tôt son ambition de placer le sport au cœur des jeux qu’il organise, s’adressant toutefois uniquement aux handicapés physiques, choix qu’il revendique à plusieurs reprises. L’attribution de coefficients ou la catégorisation des handicaps est toutefois nécessaire à l’organisation des compétitions, et devient de plus en plus rigoureuse avec la prise en compte de la diversité des déficiences.

Brochure annonçant les jeux de Courchevel, texte d’Yves Nayme, 1972, 100 S 4

Extrait d’un courrier d’Yves Nayme adressé au directeur de cabinet du président de la République, 25 avril 1974, 100 S 2

Coefficients et classification des handicaps dans le sport

Avec Paul Calmels et Pierre Bayard, réalisation : Les 87 Revanchards

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