VERS LA RECONNAISSANCE

Dès le début de l’histoire commune du couple sport/handicap, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, la visibilité et la reconnaissance de la pratique sportive des personnes en situation de handicap sont questionnées.

En près de 80 ans, de la recherche menée par la médecine au regard médiatique porté sur le handicap, en passant par les avancées technologiques, le mouvement handisport s’installe progressivement dans le paysage sportif ordinaire et prend place au cœur des plus grandes compétitions comme de la pratique amateure.

Le grand jeu médiatique

C’était l’une des forces d’Yves Nayme : très tôt il a eu l’intuition de la nécessité de rendre visibles les sportifs handicapés dans le paysage médiatique de l’époque. Il contribue ainsi à faire évoluer le regard porté sur les personnes en situation de handicap, faisant de Saint-Étienne un laboratoire d’expérimentations dans ce domaine.

Sous les feux des médias

La présence dans les médias de la pratique sportive des personnes en situation de handicap, est déterminante aux yeux d’Yves Nayme. Il cherche en permanence à donner de la visibilité aux actions de l’ASHPL puis de la FFOHP, notamment dans les médias locaux, mais aussi nationaux et internationaux, dont il déplore le faible intérêt pour les compétitions qu’il organise.

Extraits d’un article signé d’Yves Nayme dans la revue Le Rotarien avril 1972
Extraits d’un article signé d’Yves Nayme dans la revue Le Rotarien, avril 1972, 100 S 4
Extrait de la prise de parole d’Yves Nayme lors d’une réunion du Comité régional Lyonnais – Forez – Dauphiné – Savoie de la FFSHP, suite à sa démission de la présidence, 12 novembre 1971
Extrait de la prise de parole d’Yves Nayme lors d’une réunion du Comité régional Lyonnais – Forez – Dauphiné – Savoie de la FFSHP, suite à sa démission de la présidence, 12 novembre 1971, 100 S 5

Différents journaux s’intéressent à ces jeux, à l’image de Clair Foyer en 1970 (magazine national qui deviendra Famille magazine, puis Top famille), mais aussi la presse locale qui est au rendez-vous dès 1966 de chaque événement organisé à Saint-Étienne.

Article publié dans Le Dauphiné libéré Loire à l’ouverture des jeux européens des handicapés physiques, 29 juin 1966
Article publié dans Le Dauphiné libéré Loire à l’ouverture des jeux européens des handicapés physiques, 29 juin 1966, 100 S 15/10
M. Michel Durafour aux chefs des délégations des jeux : « Vous avez gagné le pari de l’espérance », article publié dans Le Dauphiné libéré Loire, 2 juillet 1970
M. Michel Durafour aux chefs des délégations des jeux : « Vous avez gagné le pari de l’espérance », article publié dans Le Dauphiné libéré Loire, 2 juillet 1970, 7 C 15/27
Une de La Tribune-Le Progrès, 2 juillet 1975
Une de La Tribune-Le Progrès, 2 juillet 1975, 7 C 11/175
Une de La Tribune-Le Progrès, 5 juillet 1990
Une de La Tribune-Le Progrès, 2 juillet 1975, 7 C 11/175 Une de La Tribune-Le Progrès, 5 juillet 1990, 7 C 11/352
Titre d’un article publié dans l’Hebdo, 27 juin 1970
Titre d’un article publié dans l’Hebdo, 27 juin 1970, 100 S 4
Page intérieure du magazine Clair Foyer, septembre 1970
Page intérieure du magazine Clair Foyer, septembre 1970, 100 S 4

Yves Nayme ne manque pas d’informer les médias nationaux et en particulier la télévision afin de s’assurer leur présence. Sur le plan international, il anime un réseau d’amitiés et de connaissances intenses. Il fait connaître son action à l’aide des films réalisés par Jean-Claude Parayre et le Centre d’études cinématographiques de la Loire, qui voyagent ainsi à travers le monde.

Courrier d’Yves Nayme à la Radio Télévision nationale, 18 octobre 1971
Courrier d’Yves Nayme à la Radio Télévision nationale, 18 octobre 1971, 100 S 5
Article publié suite à la diffusion de l’émission Radioscopie sur France Inter, La Tribune-Le Progrès, 25 juin 1975
Article publié suite à la diffusion de l’émission Radioscopie sur France Inter, La Tribune-Le Progrès, 25 juin 1975, 100 S 6
Courrier d’Yves Nayme à Gérard Coté (Club de loisirs pour handicapés, à Sherbrooke, Canada), 23 octobre 1972
Courrier d’Yves Nayme à Gérard Coté (Club de loisirs pour handicapés, à Sherbrooke, Canada), 23 octobre 1972, 100 S 2

Communiquer avec les mêmes moyens

Soucieux d’améliorer la visibilité du sport pour les personnes handicapées, Yves Nayme crée des commissions dédiées à la communication, dans les comités de préparation des jeux. Il mise ainsi sur l’image fixe ou animée comme moyen de faire connaître au plus grand nombre les événements qu’il organise, mais prévoit aussi différents objets publicitaires, qui véhiculent l’image des jeux au-delà des événements eux-mêmes.

Yves Nayme rencontre Jean-Claude Parayre, membre du Caméra club forézien, et le convainc de réaliser pour lui un premier film à Courchevel. En 1968, il filme 4 skieurs handicapés sur la Saulire, une piste rouge qui donnera son nom au film : La Saulire comme les autres. Jean-Claude Parayre revient sur ces années durant lesquelles il a développé un regard personnel sur ces sportifs. Il reste présent sur les tournages aux côtés d’Yves Nayme jusqu’en 1990.

Communiqué de presse après l’obtention du prix du reportage au Festival de Cannes pour le film « Saint-Étienne à l’heure des jeux mondiaux », septembre 1972, 100 S 5
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La façon de filmer ces compétitions témoignent d’approches différentes vis-à-vis du sport pour les personnes handicapées. Cela s’observe par exemple dans le choix du vocabulaire utilisé, ou dans l’angle choisi par les réalisateurs. C’est visible dans ces deux extraits couvrant les Jeux de 1970, l’un insistant plus sur les handicaps, l’autre préférant s’attarder sur le geste sportif. Petit à petit le traitement médiatique continue d’évoluer vers la reconnaissance des exploits sportifs.

Vidéo avec plusieurs pistes audio
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Extraits du film Vivre, vivre, Jean Bescont, 1970, Cinémathèque de Saint-Etienne, RT 7220

Vidéo avec plusieurs pistes audio
Vidéo avec plusieurs pistes audio

Extraits du film Vivre, vivre, Jean Bescont, 1970, Cinémathèque de Saint-Etienne, RT 7220

Ainsi, leur image se trouve associée à des objets de la vie courante (sacs), mais aussi à des supports publicitaires comme les autocollants ou les pin’s, ou encore, de façon plus attendue dans le monde sportif, sur des fanions ou des écussons tissés par l’entreprise locale, Julien Faure.

Série d’objets publicitaires : sacs, fanions, écussons, pin’s, autocollants, entre 1970 et 1990, 100 S 4

Objets publicitaires et compagnie

L’ASHPL comme la FFOHP ont créé différents objets de promotion pour se faire connaître au-delà de leurs adhérents et en-dehors des événements. Les dispositifs de communication mis en place sont de plus en plus importants visant à s’approcher de ce qui est mis en œuvre dans n’importe quelle manifestation sportive.

En 1990, un disque vinyle 45 tours est produit par les championnats du monde handisport de Saint-Etienne. Sous le même titre Vivre plus fort, deux chansons figurent sur le disque, l’une écrite et interprétée par des artistes stéphanois, l’autre écrite et interprétée par Francis Lalanne, de renommée nationale. Les fonds recueillis par la vente de ce disque ont été versés au profit de l’organisation du championnat, plaçant ainsi cette initiative dans la lignée des chansons caritatives, tout en maintenant le lien très fort avec Saint-Etienne.

Pochette de disque 45 Tours au logo des championnats du monde handisport. Le titre de la chanson « Vivre plus fort » et le nom de l’interprète Francis Lalanne sont inscrits sur la pochette.
Vivre plus fort, pochette du 45 tours, 1990, 100 S 4
« Un disque pour les jeux », article paru dans La Tribune-Le Progrès, 1er juillet 1990
« Un disque pour les jeux », article paru dans La Tribune-Le Progrès, 1er juillet 1990, 7 C 11/352
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Extrait du film Vivre plus fort, film de Jean-Claude Parayre,1990, Cinémathèque de Saint-Étienne, RT 1447

Extrait du programme des championnats du monde handisport, page 8 : Handisport sort le grand jeu, juillet 1990
Extrait du programme des championnats du monde handisport, page 8 : Handisport sort le grand jeu, juillet 1990, 100 S 4

La cérémonie d’ouverture de cette même édition est marquée par la présence de personnalités des médias et de la culture populaire : Pierre Bellemarre, qui présente la cérémonie, Robert Hossein, qui signe le spectacle d’ouverture, Francis Lalanne qui assiste à la cérémonie. Cette organisation de dimension à la fois locale et nationale, montre à quel point le sport devient un levier de la reconnaissance sociale et médiatique des handicapés.

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Extrait du film Vivre plus fort, film de Jean-Claude Parayre,1990, Cinémathèque de Saint-Étienne, RT 1447

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