L'épopée stéphanoise

Le sport pour les personnes handicapées se structure essentiellement après la Seconde Guerre mondiale, notamment grâce aux actions successives et combinées du Docteur Guttmann en Angleterre et de Yves Nayme à Saint-Étienne. Notre territoire prend très vite une place prépondérante à travers l’organisation de plusieurs compétitions mondiales et européennes entre 1966 et 1990. Né au départ d’une volonté de réparer et de réadapter les corps, le mouvement handisport se transforme pour mettre en avant la performance sportive et la compétition.

1990, la consécration

Quinze ans après les jeux de 1975, Saint-Étienne accueille les championnats du monde handisport. Cette édition relève un changement d’échelle radical tant par le nombre de sportifs que par l’effort logistique déployé.

Une cérémonie d'ouverture grandiose

Le 4 juillet 1990, le stade Geoffroy-Guichard est le théâtre de la cérémonie d’ouverture des championnats mondiaux. Près de 30 000 spectateurs se massent dans les tribunes pour profiter du spectacle imaginé par Robert Hossein et présenté par Pierre Bellemare. La danse, la musique et la pyrotechnie sont mobilisées pour la réussite de ce moment fort des jeux.

L’assistance se compose également de personnalités politiques de premier plan dont Alain Poher, président du Sénat ainsi que du secrétaire d’Etat aux personnes handicapées et de celui chargé des sports. André Auberger, président de la FFH est également présent.

Toutes les délégations défilent dans le stade arborant les drapeaux de leurs pays respectifs.

Autre symbole concourant au caractère symbolique de cette cérémonie : la flamme venue d’Athènes y est allumée.

Sur l'affiche des championnats du monde Handisport qui se sont tenus à Saint-Etienne du 3 au 12 juillet 1990, est insérée une photographie d’une épreuve de course en fauteuil. On y voit au centre, un homme qui remporte la course avec ses poursuivants en second plan.
Affiche des championnats du monde handisport, 1 FI AFFICHE 635
Vidéo avec plusieurs pistes audio

Extrait du film Vivre plus fort, film de Jean-Claude Parayre,1990, Cinémathèque de Saint-Étienne, RT 1447

Une compétition relevée

1 200 athlètes représentant plus de 30 pays s’affrontent lors des championnats de 1990 qui regroupent de nombreuses disciplines (basket, volley, natation, athlétisme, haltérophilie, cyclisme …).

L’encadrement médical des athlètes est également à la hauteur de l’événement. Près de 120 kinés sont mis à disposition pour faciliter la récupération et préparer au mieux les sportifs à la compétition. Par ailleurs de nombreux médecins sont mobilisés pour les opérations de contrôle qui consistent à établir des groupes en fonction des handicaps des sportifs. Cette étape est indispensable à l’équité des compétitions et donc à leur intérêt sportif.

Les jeux de 1990 voient les débuts des développements de matériel sportif adapté aux handicaps. Ainsi contrairement aux éditions précédentes, les fauteuils pour la course sont spécialement dédiés à ces épreuves. Les progrès technologiques concourent ainsi largement à l’optimisation des performances physiques.

Une large mobilisation locale

La réussite des jeux passe également par un investissement fort des différents acteurs locaux. La ville de Saint-Etienne a mis à disposition de nombreux équipement sportifs (stade Henri-Lux, Palais des sports, gymnases) et mobilisé ses services techniques. D’autres collectivités, de ce qui est aujourd’hui la Métropole, ont également largement contribué. Des compétitions ont ainsi été organisées notamment à Unieux, Firminy, Saint-Chamond et des athlètes accueillis dans des villes limitrophes. C’est tout un territoire qui s’est mis en action.

Enfin, comme pour tout grand événement, la réussite de ces jeux mondiaux n’aurait pas été possible sans la participation de plusieurs centaines de bénévoles pour assurer la logistique, les repas et le bon déroulement des compétitions.

Extraits du programme des jeux mentionnant les lieux dans lesquels se déroulent les épreuves sportives et les différentes manifestations culturelles, 100 S 4

Et maintenant ?

Suite à l’organisation des jeux de 1990, la ville ne reste pas inactive concernant le handisport. En 2003, par exemple, l’équipe de France de Cécifoot propose une démonstration lors d’un match de l’ASSE comptant pour le championnat de France de deuxième division. Cet investissement constant est d’ailleurs récompensé puisque Saint-Etienne obtient le label de la ville la plus handisportive de France en 2004. La même année, le club de voile de Saint-Victor ouvre une section handi.

Plus récemment, les 9 et 10 juin 2023 se sont tenus sur le stade Henri-Lux les championnats de France d’athlétisme élite confirmant ainsi le rôle majeur joué par la ville et la Métropole dans le développement du mouvement handisport en France.

Des athlètes performent lors des championnats de France de natation handisport en 2011 et 2015 dans la piscine Raymond Sommet
Les championnats de France de natation handisport en 2011 et 2015 dans la piscine Raymond Sommet, direction de la communication
Un cours d’escrime est dispensé par le club du CASE. Des enfants, dont un est en fauteuil, s’entrainent.
Section handi pour le CASE escrime, 2003, direction de la communication
Au palais des sports des visiteurs découvrent l’exposition présentée à l’occasion des 50 ans du club handisport de Saint-Etienne.
Exposition à l’occasion des 50 ans de Saint-Etienne Handisport au Palais des sports, octobre 2012, direction de la communication
Championnats de France 2023 d’athlétisme élite, épreuve de course avec guide sur le stade Henri-Lux
Championnats de France 2023 d’athlétisme élite, épreuve de course avec guide sur le stade Henri-Lux, dir. Communication
Championnats de France 2023 d’athlétisme, médaille à remettre aux sportifs
Championnats de France 2023 d’athlétisme élite, médaille à remettre aux sportifs, dir. Communication
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